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  • Plan rapproché sur les mains d’un homme.

Le prix de la liberté

Aron vient d’Érythrée. Une fois son cours d’allemand et d’intégration terminé, il aimerait travailler comme menuisier. Une fois par mois, il téléphone à sa femme et à ses deux enfants qui vivent dans un camp de réfugiés au Soudan.

 

L’entrevue a été réalisée en 2016.

Originaire d’Érythrée, Aron (27 ans, prénom modifié) vit depuis quatorze mois dans le canton de Rosenheim. La plupart des hommes réfugiés qui quittent l’Érythrée le font afin d’échapper aux tortures physiques. Aron a lui aussi été soldat pendant dix ans. S’il avait quitté l’armée, il aurait sans doute été envoyé dans un camp de travail forcé.

Sa fuite lui a coûté 3 700 dollars

Aron a fait le choix de la liberté. Sa fuite, qui a duré cinq mois, a mené le jeune homme de 27 ans à travers le Soudan et la Libye jusqu’en Bavière. Ce long périple aura non seulement été périlleux, mais aussi coûteux. À elle seule, la traversée du Sahara lui a coûté 1 700 dollars. Par ailleurs, les passeurs lui ont extorqué 2 000 dollars pour lui faire traverser la Méditerranée. « Le canot était plein à craquer. Il a pris l’eau », explique Aron. Les passagers ont été sauvés par les garde-côtes.

« L’église catholique du village est belle. J’irai assister à la messe du dimanche dès que je parlerai mieux allemand. »

Un soutien auprès de l’administration

Toute sa famille s’est cotisée pour financer sa fuite. Aron espère trouver rapidement du travail pour pouvoir rembourser les 3 700 dollars collectés. Son souhait serait de travailler comme menuisier. C’était le métier qu’il exerçait en Érythrée avant d’être enrôlé dans l’armée. Mais avant de pouvoir travailler, Aron doit commencer par apprendre l’allemand. Il suit un cours d’allemand et d’intégration depuis quatre mois. « J’y apprends également des choses sur les règles et les lois en Allemagne », raconte-t-il. Désormais, Aron a de moins en moins besoin de passer à l’anglais pour s’exprimer. De plus, il s’entraîne en compagnie de deux bénévoles, Susanne et Beate (prénoms modifiés). Les deux femmes l’aident également dans ses démarches auprès de l’administration.

Sa femme et ses enfants dans un camp de réfugiés au Soudan

Aron trouve les Bavarois très serviables. Même si au départ, il lui a fallu s’habituer à leur mine souvent sérieuse et au fait que tout le monde ne se salue pas dans la rue. Mais il est très heureux de vivre en Bavière. Il aime particulièrement les églises. « L’église catholique du village est belle. J’irai assister à la messe du dimanche dès que je parlerai mieux allemand », déclare Aron qui est chrétien orthodoxe. Aron pense qu’en Bavière, « la politesse et l’assiduité » sont des valeurs particulièrement importantes. Il entend se comporter en conséquence. Quels sont les plus grands atouts de la Bavière à ses yeux ? « Les gens ont un travail et vivent bien. Les enfants peuvent aller à l’école et aller jouer sur une aire de jeux ou nager à la piscine l’après-midi. » C’est ce qu’il souhaite pour son fils et sa fille qui ont respectivement quatre et un ans. Ses enfants vivent avec leur mère dans un camp de réfugiés au Soudan. Ils attendent d’obtenir le rapprochement familial. Ils se téléphonent une fois par mois. Est-ce qu’ils manquent à Aron ? « Oui, tout le temps. »